17 trucs et astuces pour passer une nuit au chaud dans son sac de couchage
- Par telbog88
- Le 02/02/2023
SOURCE : https://www.randonner-malin.com
Après une bonne journée de randonnée, une fois dans son sac de couchage, on ne rêve que d’une chose : une bonne nuit réparatrice au chaud. Pourtant, ça ne se passe pas toujours comme ça ! Qui n’a pas déjà eu une désagréable sensation de froid qui empêche de s’endormir ou réveille en pleine nuit ?
Sans source de chaleur à proximité, il est compliqué de se réchauffer une fois que l’on a froid et une nuit entière à grelotter au fond de son sac de couchage n’est pas la nuit la plus reposante qui soit.
Ce problème est courant et est en partie lié au fait qu’en randonnée on doit généralement porter son sac de couchage et que l’on cherche à optimiser son poids – on ne peut pas prendre la couette douillette que l’on utilise habituellement chez soi.
Cependant, ce n’est pas la seule cause, il existe des bonnes pratiques pour optimiser la sensation de chaleur une fois dans son sac de couchage et certaines pratiques qu’il vaut mieux éviter au risque de passer une nuit à avoir froid, même avec un sac de couchage « chaud ».
J’ai regroupé tout cela en 17 trucs et astuces que je vous invite à lire si vous souhaitez passer de bonnes nuits en bivouac, en refuge, en camping ou si jamais vous avez une panne de chauffage chez vous un jour.
1 – Avoir un sac de couchage adapté
Vous allez me dire : « François, sérieusement, merci du conseil, je n’aurais jamais deviné ! » Cela dit, il ne suffit pas de choisir la température indiquée par le fabricant pour passer une nuit au chaud…
L’isolation de votre sac de couchage doit être adaptée aux conditions climatiques, c’est donc la première chose à considérer. Sans un minimum d’isolation, les conseils qui suivent ne permettent pas de faire des « miracles ». Cela dit, comme nous le verrons, le sac de couchage n’est pas le seul moyen de s’isoler du froid.
La taille du sac de couchage est également importante, un sac de couchage trop petit sera compressé et n’isolera pas bien alors qu’un sac de couchage trop grand aura des points froids.
2 – Déplier son sac de couchage le plus tôt possible
Pour réduire leur encombrement une fois rangés dans le sac à dos, les sacs de couchage sont généralement compressés. C’est pourquoi, quand vous préparez votre « lit », essayez de déplier votre sac de couchage le plus tôt possible pour lui laisser le temps de se remettre de ses émotions et se regonfler. Il faut garder à l’esprit que c’est l’air emprisonné dans le garnissage (duvet ou fibres synthétiques) qui isole du froid.
3 – S’isoler du froid du sol
C’est quelque chose de quasi indispensable pour ne pas avoir froid, à moins que le sol ne soit suffisamment chaud – ce qui est assez rare. Il faut savoir que sous le poids de votre corps, le sac de couchage est écrasé, n’emprisonne que peu d’air et ne peut donc pas beaucoup isoler du froid du sol.
Le moyen le plus classique de le faire est en utilisant un matelas (voir article sur le choix d’un matelas ici), mais on peut aussi le faire en utilisant des moyens naturels en plus, comme en mettant des brindilles ou des fougères sous son abri ou en choisissant de planter sa tente sur de l’herbe épaisse et sèche plutôt que sur un sol minéral.
4 – S’habiller correctement
S’habiller correctement ne veut pas dire empiler tous les vêtements que vous avez sous la main. Il faut privilégier les vêtements secs, respirants et respecter les 2 premières couches du système des 3 couches. Cela se traduit souvent par des sous-vêtements longs en synthétique ou en laine mérinos à même la peau et éventuellement une polaire ou équivalent par-dessus si ce n’est pas suffisant (haut et/ou bas). Attention à ne pas trop s’habiller au risque de transpirer dans vos vêtements et avoir froid par la suite.
Je vous conseille également de mettre les vêtements que vous risquez utiliser dans la nuit directement dans votre sac de couchage. Ils seront tout chauds au moment de les enfiler et vous pourrez les enfiler à l’intérieur du sac – en faisant simplement quelques contorsions.
Note : n’hésitez pas à couvrir vos extrémités avec bonnet, chaussettes, gants… si les conditions le requièrent.
5 – Utiliser un drap de sac
Tant que l’on parle d’isolation, sachez qu’il est possible d’utiliser un drap de sac à l’intérieur de son sac de couchage, de préférence en soie et non en coton pour gagner quelques degrés si nécessaire. Cela permet également de ne pas trop salir son sac de couchage et préserver ses performances.
Il existe également des draps de sac thermiques qui font gagner plus que quelques degrés et permettent plus de polyvalence.
6 – Se couvrir la tête
Vous savez sûrement qu’une grande partie de la chaleur corporelle est évacuée par la tête. Si vous avez froid, essayez de vous couvrir la tête avec un bonnet, la capuche de votre sac de couchage ou même un turban fabriqué avec un vêtement – le « gain de chaleur » est toujours surprenant.
7 – Réchauffer ses pieds
Certaines personnes ont des difficultés pour dormir avec les pieds froids. Si vous êtes dans ce cas, vous le savez probablement. Dans ce cas, n’hésitez pas à dormir avec des chaussettes assez « chaudes » et à frictionner vos pieds pour les réchauffer (entre eux, sur vos mollets ou avec vos mains par exemple).
8 – Lutter contre l’humidité
Cette satané humidité, encore et toujours ! Il faut l’éviter à tout prix, en gardant ses affaires au sec dans la journée (voir l’article « Comment protéger le contenu de votre sac à dos de la pluie ») – notamment ses vêtements et son sac de couchage (pas comme moi).
Il faut aussi faire attention à l’humidité du sol en choisissant bien son emplacement (pour une nuit de bivouac) et en ayant une barrière vraiment imperméable. En plus de ça, il faut également faire attention à la condensation qui est courante dans les abris/tentes et ne pas hésiter à l’essuyer dans la nuit si nécessaire.
Comme je l’ai mentionné plus haut, il est primordial de bien ajuster sa température corporelle (en ajoutant ou pas des vêtements et en ouvrant ou pas le sac de couchage) et ne pas avoir trop chaud au risque de transpirer puis d’avoir froid, le comble… Evitez également d’enfouir votre tête dans votre sac de couchage (je sais c’est tentant) car votre respiration va ajouter de l’humidité à l’intérieur.
Je vous conseille également de prendre l’habitude de faire sécher ou d’aérer votre sac de couchage quand les conditions le permettent, ça évitera que trop d’humidité ne s’accumule dedans d’un jour à l’autre et ne diminue ses performances. C’est d’autant plus important pour les sacs de couchage en duvet qui sont plus sensibles à l’humidité.
9 – Faire attention à la transpiration
C’est la petite astuce glamour. Quand vous avez transpiré, se déposent sur votre peau et vos vêtements des sels. Ce sont d’ailleurs les traces blanches que vous pouvez parfois observer sur les t-shirts. Le problème est que ces sels ont tendance à absorber l’humidité et que même bien équipé et bien vêtu, vous pourriez avoir froid.
Je vous conseille donc d’utiliser des vêtements dans lesquels vous n’avez pas transpiré pour dormir. Je garde par exemple généralement une tenue sèche pour le soir et la nuit. Et, si vous en avez le courage et la possibilité, je vous conseille de vous laver ou de vous rincer, ça fera une grande différence.
10 – Aller uriner si nécessaire
On reste dans le glamour, mais c’est pour une bonne cause : passer une bonne nuit au chaud. Quand on est dans son sac de couchage et que l’on a envie d’uriner, le premier réflexe est de se dire « ça attendra » car on pense au parcours du combattant par lequel il va falloir passer.
Pourtant, le corps dépense pas mal d’énergie pour garder l’urine au chaud alors qu’il pourrait dépenser cette énergie pour réchauffer d’autres parties de votre corps. C’est pourquoi je vous conseille de trouver le courage de vous extirper de votre sac de couchage et mener à bien votre mission.
Pour les hommes, il existe une alternative qui demande à être négociée avec votre coéquipier si vous en avez un : utiliser un récipient pour éviter de sortir dehors si vous dormez en tente. Attention à ne rien renverser, on a vu que l’humidité n’est pas la bienvenue.
11 – Se protéger du vent
Le facteur vent (dont je parle dans cet article) est quelque chose à ne pas négliger la nuit. Essayez de vous protéger au mieux du vent et d’éviter les courants d’air – qui « poussent » l’air réchauffé loin de vous. Lors d’un bivouac, choisissez stratégiquement votre emplacement en fonction du vent et des abris/pare-vent disponibles (murets, haies, talus, etc.).
Si vous dormez sous une tente à double toit, pensez également à bien tendre la toile extérieure pour laisser un espace d’air isolant entre la toile intérieure et le double toit.
N’oubliez pas de fermer la tente non plus, ça fait désordre de passer une nuit bien froide pour se rendre compte le matin que l’entrée est restée ouverte – chose déjà vécue.
Par contre, attention de ne pas vous cloitrer complètement (dans une tente par exemple) en empêchant tous les échanges d’air, car le taux d’humidité risque d’augmenter fortement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certaines habitations disposent de VMC.
12 – Optimiser la bonne position dans son sac de couchage
Là, on attaque un point qui peut paraître ridicule, mais tous ceux qui ont passé des nuits bien froides comprendront exactement ce que je veux dire – car la différence entre une bonne et mauvaise nuit ne se joue parfois pas à grand-chose dans ces conditions.
La plupart des sacs de couchage de randonnée sont étroits et ajustés pour éviter les points froids. Ils sont également faits pour tourner avec le sac de couchage et non pas dans le sac de couchage. De la même manière, si vous dormez regroupé (chose très probable s’il fait froid), ne vous regroupez pas dans le sac de couchage, mais regroupez le sac de couchage avec vous.
Le but est d’éviter de compresser le sac de couchage à certains endroits où le froid risque de pénétrer.
Par exemple, en dormant regroupé, j’ai souvent le plus froid au niveau des genoux et des fesses, car j’ai tendance à écraser le sac de couchage – qui n’isole plus aussi bien – à ces endroits.
13 – Limiter les échanges d’air entre l’intérieur et l’extérieur
Si trop d’air circule entre l’extérieur et l’intérieur du sac de couchage, l’énergie dépensée à chauffer l’air à l’intérieur du sac de couchage ne sert pas à grand-chose. C’est comme quand une personne rentre à côté de vous dans un lit et soulève la couette un peu fort.
Pour limiter les échanges d’air, l’idéal est d’utiliser la collerette et/ou la capuche disponibles dans certains sacs de couchages et de les ajuster à l’aide des cordons de serrage. Si vous n’avez pas de collerette, vous pouvez essayer de faire un « bouchon » en portant un vêtement en écharpe. L’idéal est de n’avoir que le nez et la bouche à l’extérieur du sac de couchage.
14 – Augmenter sa température corporelle avant de se coucher
Si jamais vous avez un peu froid avant de vous coucher ou prévoyez une nuit assez fraîche, je vous recommande d’essayer d’élever votre température corporelle (sans transpirer) avant d’aller vous coucher – l’idéal étant de ne pas la perdre entre la randonnée et le moment de se coucher. Cela vous permettra de vous endormir plus rapidement et il est généralement plus facile de le faire avant de rentrer dans son sac de couchage. Tous les moyens sont bons, vous pouvez courir sur place, sauter, danser, gesticuler, etc.
Une fois dans votre sac de couchage, ou si vous vous réveillez en pleine nuit et souhaitez vous réchauffer, essayez de contracter tous les muscles de votre corps (ou un maximum) pendant quelques secondes puis de relâcher, puis de contracter, etc. Cela produira un peu d’énergie qui vous réchauffera.
Note : plus vous vous couchez longtemps après votre effort de la journée, moins vous bénéficierez de l’effet de la « surchauffe » liée à l’effort.
15 – Utiliser une bouillote
Pour réchauffer votre sac de couchage avant de vous y glisser, vous pouvez créer une bouillote en mettant de l’eau chaude dans une gourde ou une bouteille et en la glissant dans votre sac de couchage quelques dizaines de minutes avant de vous coucher.
Attention d’être sûr que votre bouillote artisanale ne risque pas de fuir – sinon une nuit cauchemardesque vous attend.
16 – S’alimenter et s’hydrater correctement
La digestion mobilise beaucoup d’énergie, il vaut donc mieux éviter de manger trop lourd avant de se coucher. Cependant, il faut aussi s’alimenter suffisamment pour récupérer et pouvoir repartir le lendemain. Il faut donc réussir à trouver un bon compromis, soit en mangeant plus pendant la journée soit en mangeant suffisamment longtemps avant le moment d’aller se coucher.
A savoir qu’une boisson chaude telle qu’une soupe ou une tisane avant de se coucher permet de se réchauffer un peu et de se réhydrater – chose importante car la déshydratation favorise la sensation de froid.
17 – Dormir collé à son coéquipier
Si après avoir suivi toutes ces astuces, vous avez toujours froid, il ne vous reste plus qu’à vous coller à votre coéquipier (si vous en avez un) – chose que vous avez peut-être déjà faite en fonction de votre degré d’intimité.
Quelques fausses bonnes idées
Il y a quelques astuces qui viennent rapidement à l’esprit quand on a froid, mais qui sont des fausses bonnes idées. La liste est non-exhaustive, la créativité étant sans limite.
Allumer son réchaud à l’intérieur de la tente : c’est très dangereux car beaucoup de tentes sont extrêmement inflammables et cela peut être mortel à cause de l’accumulation de monoxyde de carbone.
Chauffer son sac de couchage avec son réchaud : c’est le meilleur moyen de ne plus avoir de sac de couchage du tout ! Ils sont en général fabriqués à partir de matières très inflammables.
Boire de l’alcool pour se réchauffer : en effet, l’alcool a tendance à déshydrater et « déplace » la chaleur corporelle interne vers l’extérieur. La sensation de chaleur initiale est rapidement remplacée par une sensation de froid plus intense.
J’espère que ces trucs et astuces vous permettront de passer des nuits au chaud dans votre sac de couchage pour repartir d’un bon pied le lendemain. N’hésitez pas à partager sur les réseaux sociaux ces conseils avec vos coéquipiers, vous ne voudriez pas qu’ils soient de mauvaises humeur à cause d’une mauvaise nuit.